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Les MFR ont construit le professionnel qu’il est

« Je dois beaucoup aux MFR »

répète Antonin ZiMA

Il faut dire qu’il les connait bien, puisqu’il a passé 6 ans à la MFR de St-Egrève.

Entré en seconde, il obtient un bac pro, puis continue en BTS et enchaîne avec une licence d’administrateurs d’infrastructures numérisées. Pour quelqu’un qui comme il le dit, « n’avait pas d’intérêt pour l’école au collège », son parcours symbolise sa persévérance et le nouvel élan qu’il a su donner à ce qu’il faisait en classe, et en dehors.

Ces années d’alternance ont débouché directement sur un CDI que lui propose la société SDCEM, où il était apprenti. Il a désormais en charge la cybersécurité, ainsi que la gestion des serveurs numériques, d’une entreprise qui compte plus de 80 salariés. Antonin vante logiquement les mérites de l’alternance qui, en plus de l’expérience professionnelle, « développe l’autonomie, la maturité et le sens des responsabilités ».

Parallèlement à ça, puisque le jeune homme est très actif, il a également créé sa société de conseils et prestations en informatiques, Ain’formatique solutions. Il propose ses services aux associations comme aux entreprises, pour les sensibiliser à la cyber-sécurité, qui est son domaine d’expertise.
Il témoigne aujourd’hui pour « rendre aux MFR ce qu’elles lui ont donné ».

A savoir, explique-t-il « une liberté pédagogique, qui brise la routine scolaire », et un accompagnement et des valeurs qui lui ont permis « de se construire en tant qu’adulte ». « Quand on goûte aux MFR, il est difficile de s’en passer » conclut-il.

Un bel ambassadeur de l’esprit MFR et de la diversité des parcours au sein de nos établissements.

MFR de Coublevie en Martinique

« Île » était une fois, les jeunes de 1re de la MFR de Coublevie en Martinique.

Comme quoi tout le monde ne vit pas l’hiver de la même façon 😉.

Jour 1

La journée a commencé doucement sur la plage de Tartane. Les plus téméraires ont osé affronter les algues. Mais heureusement, après avoir nagé un peu, les algues se sont faites rares. (Instant culture : ces algues appelées sargasse proviennent principalement d’Amérique du Sud (en cause les fertilisants et le réchauffement des eaux) et viennent s’échouer sur les belles côtes martiniquaises. Malheureusement elles ne sont pas les bienvenues : elles polluent et dégagent du sulfure d’hydrogène lorsqu’elles putrissent.). Le Soleil, les cocotiers et les sourires étaient au rendez-vous ! ☀️🌴L’après-midi les jeunes ont arboré leur plus beaux vêtements rouges ! Maquillage, perruques, oreilles de lapin et accessoires en tout genre… Et oui ! Qui dit Martinique un 21 février dit Carnaval. Le rouge était à l’honneur aujourd’hui. Nous pouvons dire que les élèves ont amené le carnaval à Tartane ! Ils ont mis une ambiance de feu 🔥! Si bien que même la pluie, quelque peu jalouse, s’est invité à la fête ! Que nenni, les jeunes ont dansé sous la pluie, avec les locaux (et les moniteurs, mais cela doit bien sûr rester secret ! Chut. ).La soirée s’est achevée par un temps d’écriture où chacun a pu poser sur papiers sa première journée dans les Antilles ! 📖

Jour 2

Ce matin nous sommes avons délibérément emmener les jeunes au bars à rhum. Et oui la journée a commencé par la visite du musée du rhum et de l’alambic de la distillerie Saint James à Sainte Marie. Rassurez vous, les jeunes ont pensé à leur parents restés en Métropole : ils pourront se consoler autour d’un bon verre de rhum !🥃Ensuite nous sommes allés au tombolo, toujours à Sainte Marie. Le Mont Saint Michel de la Martinique, mais en mieux avec le soleil (sans vouloir offenser les bretons et/ou normands qui nous lisent). Les jeunes ont du à leur risque et péril traverser une langue de sable pour s’y rendre ! Les plus courageux sont montés sur les hauteurs et on pu admirer Sainte Marie depuis l’océan. 🏝Et puis il a fallu aller manger… Le pique-nique attendait les jeunes, mais pour s’y rendre ce fut un vrai parcours du combattant : traversée de plage et de rivière sans avoir la certitude que nous y arriverions. Certains jeunes très courageux se sont même rafraîchis dans la rivière (pour ne pas dire qu’ils sont tombés). Après moultes péripéties, les jeunes ont enfin pu dévorer leur repas avec vue sur les cocotiers et l’océan. L’après-midi nous sommes allés à la plage de Tartane dans le village. Pendant que certains bronzaient ou s’achetaient des glaces et churros, d’autres sautaient du ponton. Acrobaties en tout genre ont vu le jour. Les jeunes ont su être créatif ! Et puis il fallut rentrer… Mais… Le retour fût très ambiancé ! Les jeunes ont encore une fois défilés dans le cortège du Carnaval de Tartane au rythme des chansons créoles. 🥁🎺Les martiniquais ont très apprécié leur prestation et joie de vivre ! 🥳 Les 1ères ont su se montrer digne de la Martinique ! De retour au camp, ils ont pu de nouveau poser sur papiers cette journée riche en émotions.

Jour 3

La matinée fût riche en ‘il fait chaud’, ‘oh non ! Encore une montée’ et autres complaintes typiquement françaises. Ceci dit les jeunes ont été remarquablement courageux ! Nous avons randonné dans la presqu’île de la Caravelle, classée réserve naturelle car abrite le moqueur à gorge blanche (oiseau endémique). Il fallu grimper voir le plus haut phare, de la plus haute colline ! Il faut savoir qu’il s’agit du phare qu’il culmine le plus haut de France. La ballade/expédition s’est poursuivie à travers forêts, falaises et mangrove ! Après 2h de ballade (certains vous diront 8 !), s’abriter sous les palétuviers et observer les crabes qui peuplent cette mangrove fût salvateur : grâce à l’ombre et aux explications de notre guide (Patrick qui nous a souvent attendu, et non le contraire) sur cet écosystème très important. Puis nous sommes rentrés déguster un repas traditionnel ! Accras de morue, soupe pâté et flan à la courge locale en ont régalé certains, les autres meurent encore de faim… Après un temps calme, nous nous sommes rendus sur la plage de Tartane la plus proche. Et oui, après avoir marché au moins 16h le matin, il ne fallait pas pousser ! Les jeunes ont affronté des vagues géantes que même les surfeurs n’osent pas défier ! Mais rien ne les arrête ! Ni les palmiers, ni les noix de coco ! Et puis nous sommes rentrés écrire nos aventures sur nos carnets de voyage (enfin les jeunes).

Jour 4

La journée a débuté par la découverte de l’usine Denel qui fabrique les jus de fruits et confiture distribué sur l’île. Sagement assis (pour une fois !) les jeunes ont suivi les explications de notre guide Julie. La suite de la visite s’est faite dehors : découverte d’arbres et de fruits improbable. Les jeunes ont découvert la pousse de l’ananas, les plans de vanille, et autres fruits curieux. Ils ont même snifé (avec notre autorisation !) l’écorce du cannelier. Les lézards, fort heureux de découvrir autant de jeunes métropolitains au milieu des plantations, se sont mis sur leur 31 pour les photos.

La visite s’est achevée par une dégustation de confiture en tout genre et jus de fruit. Préparez vous à goûter de la confiture de piment, patate douce, … Si vous osez ! Le pique-nique a été dévoré au milieu du jardin botanique de Gros Morne. Bananiers géants, fleurs et colibris pour le plaisir des yeux ! Puis nous nous sommes rendu aux jardins de la distillerie HSE. Les jeunes ont eu la chance de pouvoir accéder à la cave tant convoitée de ce lieux ! La caverne des fûts de rhum ! Les vapeurs ont fait tourner la tête de nos jeunes touristes ! Si bien que certains sont encore là bas, cachés derrière un tonneaux, cherchant sûrement un endroit pour dormir…Les autres ont pensé à ceux restés en Métropole et ont donc encore dévalisé le bar !La soirée c’est terminé par un bal/karaoké ! Ne cherchez pas, vous n’aurez aucune photo de ce moment. Elles sont bien trop compromettantes ! N’oublions pas le temps d’écriture de leurs aventures !

Jour 5

La journée a débuté au village artisanal des 3 ilets. Les cartes bancaires ont flambés. Vos jeunes ont été généreux, vous allez être gâté !Puis nous nous sommes rendus à La Pointe du Bout pour continuer les emplettes. Vêtements et souvenirs en tout genre pour le plus grand plaisir des jeunes ! De vrais touristes ! Et ensuite… il faut le voir pour le croire ! Nous sommes allés pique niquer sur la plage des grandes anses d’Arlet. Les jeunes ont mis pour la première fois (pour la majorité) les pieds dans la mer des Caraïbes ! Nous leur avons demandé de chercher Jack Sparrow ! En vain ! Mais à la place, ils ont trouvé étoiles de mer géantes, coraux, poissons colorés et…. tortues ! Incroyable ! Magique ! Iconique comme dirait les élèves ! Certains se sont même accroché au dos de tortues géantes afin de traverser la mer et se rendre jusqu’en Guadeloupe ! (Ils ont décidé de rester là bas, nous vous communiquerons leur adresse ultérieurement). Puis nous sommes allés voir le petit village des Anses d’Arlet à 2 pas. Glace, bière, heu non jus de fruit. Et pour finir nous sommes allés voir le rocher du diamant au Soleil couchant. Au retour nous avons expérimenté les bouchons martiniquais. Les jeunes pour s’occuper se sont mis à chanter ! Improbable, au menu auditif : Aline, mon fils ma bataille, … ils ont si bien chanté que la pluie s’est invité ! Et pour finir, temps calme autour des carnets de voyage.

Jour 6

Quelle joie ! Enfin du cheval, et pas dans l’assiette cette fois-ci ! Les élèves ont découvert les concours inter-caraïbes. Joie, bonheur et frites au rendez-vous ! Ensuite les ils ont assisté aux courses à l’hippodrome de Martinique ! Ils ont parié toutes vos économies sur le cheval n°8 ! Malheureusement il a perdu la course. Vos jeunes devront rester travailler à l’hippodrome toute l’année afin d’éponger leur dette ! M. Patrice Mont Louis Félicité (c’est sérieux), président de l’association qui organise les courses, a présenté le lieu et le règlement des courses. Vos jeunes qui ont tout retenu, vous raconterons ! L’après-midi s’est fini sur le bord de la plage de Tartane. Mais nous n’avons pas de photos car trop occupé à chercher Jack Sparrow qui reste introuvable. Au retour ils ont posé sur papier leur découverte du monde équin martiniquais.

Dépaysement et évasion garanties.

Plus d’info : https://www.facebook.com/MFRCoublevie

Paroles de monitrice

Voici une superbe histoire d’amour avec les MFR… Fanny est arrivée en 4e à la MFR D’Yzengremer. Elle souhaitait apprendre un métier manuel et était toujours dans la nature. Elle aimait bien être à l’extérieur. Elle est arrivée à la Maison Familiale et Rurale pour apprendre le métier de l’horticulture. Ce qui lui a aussi permis de reprendre confiance en elle.

Elle a pu gérer ses apprentissages grâce à l’alternance entre les stages en entreprises et les semaines à l’école. D’étapes en étapes, elle obtient son brevet, puis poursuit ses études en BEPA puis arrive au BAC. Elle continue sa route dans une autre école en intégrant un BTS horticole. Après obtention de son BTS, elle revient voir son directeur de la MFR pour savoir si un poste est disponible pour elle en tant que formatrice.

Arrivée en 1999, en tant qu’élève en 4e, elle est revenue en 2007 en tant qu’élève monitrice dans cette même MFR où elle est responsable des serres et délivre des formations horticoles depuis.

Son projet de base était de s’en sortir, d’apprendre un métier manuel parce qu’effectivement, elle avait des soucis de mémorisation. En arrivant à la maison familiale elle avait une équipe de moniteurs qui comptait un peu les élèves avec une certaines proximité. Ils n’étaient plus appelés par leur nom de famille comme au collège mais par leur prénom. Une équipe très à l’écoute, même pendant les moments hors apprentissage.

Lorsqu’elle arrive en BEPA, elle a la révélation de ce qu’elle souhaite faire plus tard. Prendre le relai sur ces formations qu’ils l’ont aidé afin de perpétuer cet apprentissage enrichissant personnellement et professionnellement. Elle souhaite aider des jeunes, comme elle-même a été aidée. Pour pouvoir enseigner, elle fait une licence universitaire avec la formation pédagogique à Chaingy, en tant qu’aide monitrice dans un premier temps. Puis la passion aidant, la suite de son parcours s’est fait toute seule, par étape. Et tout s’est enchaîné.

Merci Fanny (MFR de Vimieu) pour ce témoignage qui vient du cœur !

Une belle page sur les MFR dans le Dauphiné Libéré

Qui sont ces jeunes dans les Maisons familiales et rurales ?

À l’occasion des journées portes ouvertes des Maisons familiales et rurales (MFR) le samedi 28 janvier, rencontres avec ces jeunes qui préfèrent l’alternance au parcours scolaire classique.

Les Maisons familiales et rurales (MFR) forment des jeunes, dès la 4e, à exercer un métier en explorant le monde du travail. Un système éducatif qui allie pratique et théorie. Le point fort de ces MFR est donc l’alternance : deux semaines en entreprise et une à deux semaines à la Maison familiale. À l’origine de la première association créée en 1937, des parents et des professionnels en quête de formation.

« Peu de jeunes restent sans solution »

L’Isère compte actuellement 13 Maisons familiales et rurales, et propose 69 diplômes. À Bourgoin-Jallieu, il y a deux MFR. Et du haut de ses 80 printemps, c’est celle de Mozas qui est la plus ancienne du département. Elle accueille actuellement 220 jeunes. « On se veut être un établissement à taille humaine. Puisque quand je vous dis 220 jeunes, c’est chaque semaine la moitié de présents puisque l’autre moitié est en stage », précise Marlène Rondeau, la directrice. L’établissement s’inscrit dans le territoire et propose des formations agricoles.

Source : Laury JEANNEY pour le Dauphiné Libéré

Philippe Agier, un nouveau directeur de MFR, attaché aux valeurs de ces établissements

En août dernier, Philippe Agier a succédé à André Roux à la direction de la MFR de Chatte, dans le Sud-Grésivaudan. Quelques mois après sa prise de fonction, le responsable indique que la conduite de l’établissement se fera dans la continuité de son précédent directeur.  

Si cette rentrée était votre première en tant que directeur, vous n’avez découvert ni l’établissement, ni le giron des MFR ?

« En effet, je suis présent dans l’établissement depuis 1995. Et je suis aussi un ancien élève de MFR. Autant dire que je connais bien les valeurs portées par ces établissements – centrées sur les relations humaines, le suivi individuel des personnes, la reconnaissance des qualités de chacun – et que j’y adhère complètement. Il arrive que nous voyons arriver dans nos classes des élèves qui n’ont pas toujours été bien soutenus par le système scolaire classique, qui ont perdu confiance. Je considère que l’une de nos missions est de leur redonner confiance, de les aider à grandir et de les accompagner vers la réussite ».

Comment voyez-vous l’avenir de la MFR de la Chatte ?

« Je veux conforter la MFR de Chatte dans ce qu’elle est aujourd’hui. Notre établissement est labellisé RSO (Responsabilité sociétale des organisations), un label qui représente pour les maisons une opportunité pour renforcer la vie associative, réinterroger les pratiques et en mesurer l’impact sur les territoires. Attribué par des auditeurs extérieurs, il permet de valoriser l’action des MFR qui s’engagent dans un processus d’amélioration, dans le cadre d’un référentiel partagé et reconnu sur le plan national. Vis-à-vis des jeunes et des adultes en formation, des familles, il donne à voir que nos pratiques sont en cohérence avec les valeurs que nous portons. Et je veux aussi que notre établissement reste comme il l’est aujourd’hui, inclus dans le territoire. André Roux a su ouvrir des formations voulues par les professionnels du territoire. Je souhaite continuer dans cette voie. Les plombiers chauffagistes font état de l’installation de nombreuses pompes à chaleur dans le secteur. Cela nous incite à réfléchir à la création d’une formation dédiée. Pour autant, nous restons vigilants à ce que notre établissement reste à taille humaine ».

A ce sujet, combien d’élèves comptez-vous cette rentrée ? L’apprentissage occupe-t-il toujours une place de premier rang dans vos formations ?

« Cette année, nous avons 250 élèves, réparties au sein de nos CAP, Bac pro agricole, BTS Acse (analyse et conduite des systèmes d’exploitation) et de nos classes de 4ème et 3ème, qui rassemblent tout de même un tiers de nos effectifs. Et en effet, nos élèves sont en alternance la moitié de leur temps. Si dans certaines écoles, les jeunes effectuent deux à trois semaines de stage par an. Chez nous, ils en passent 18. Pour nous, l’alternance est primordiale. Elle est inscrite dans nos statuts et nous considérons que les réussites de nos élèves viennent du fait qu’ils ont vraiment découvert les métiers ».

Qu’en est-il de l’encadrement réalisé dans l’enceinte de votre établissement ?

« Au niveau des MFR, nous sommes très attachés à notre mission d’éducation. Nos enseignants sont des formateurs. Ils passent du temps avec les élèves, à les accompagner au quotidien, à les aider à grandir, à vivre en collectivité, à acquérir de l’autonomie. L’internat est obligatoire pour les 4ème et les 3ème. C’est important pour nous, car cela nous permet d’être plus proche d’eux. Et c’est d’autant plus important que les maîtres d’apprentissage ont besoin de jeunes suivis, habitués à respecter les règles ».

Propos recueillis par Isabelle Brenguier pour Terre Dauphinoise

Sources : https://terredauphinoise.fr/articles/28/01/2023/Philippe-Agier-un-nouveau-directeur-de-MFR-attache-aux-valeurs-de-ces-etablissements-89950/